Français en Israël

Mathilde Quilleré : « Sur le climat et l’environnement, le défi est de préférer l’action à l’incantation »

Aujourd’hui prend fin la campagne des élections consulaires. Comme bien d’autres candidates et candidats, j’ai passé les semaines et les mois écoulés à tenter de convaincre les électeurs de m’apporter leurs suffrages. J’ai abordé nombre de thèmes au cœur de notre vie quotidienne à l’étranger : l’éducation, la protection sociale, la mobilité, l’économie, la sécurité… J’y ai mis toutes mes convictions et mes colistiers également. Un thème, cependant, est apparu plus vivement ou peut-être même pour la première fois lors de ces élections. C’est celui du climat et de l’environnement. La perception de la crise climatique est désormais universelle et l’attente d’action l’est tout autant. Il faut à la fois se désoler du péril et se réjouir de la prise de conscience. Cette question me touche profondément. Depuis l’enfance, la relation à la nature, aux paysages, à leur beauté et à leur diversité est essentielle pour moi. Ces équilibres, ce patrimoine commun à toute l’humanité, sont en péril par notre fait. Les préserver est un devoir et une urgence.

J’en ai parlé dans la campagne, beaucoup même, en réponse aux questions que je recevais et aussi volontairement, pour partager l’idée qu’une conseillère des Français de l’étranger, si je le deviens, a un rôle à jouer pour l’environnement et le climat. Je le crois sincèrement. Il s’agit en particulier de parler à la jeunesse française de l’étranger, de conforter son éveil à la cause climatique, de lui donner les moyens d’agir. Si j’étais élue, je souhaiterais siéger au conseil d’établissement du Lycée français d’Oslo et m’engager auprès de la communauté des élèves et de leurs professeurs. J’ai la chance de vivre en Norvège, un pays dont la nature et les paysages m’attirent depuis toujours. C’est pour cela que j’ai voulu m’y établir. La sensibilité environnementale des sociétés scandinaves m’est chère. Sur les rivages norvégiens et islandais, mais aussi à l’intérieur, entre montagnes et glaciers, le changement climatique est malheureusement à l’œuvre. La nature est à la peine par notre responsabilité. Le comprendre est un premier objectif, y répondre en est un second.

Alerter la jeunesse, partager les idées et les initiatives, tel peut être, tel doit être le rôle de la conseillère des Français de l’étranger que j’espère être. J’ai organisé en campagne un débat entre le Ministre norvégien du Climat et de l’Environnement Sveinung Rotevatn et l’Ambassadeur de France en charge des questions environnementales Yann Wehrling. Son succès m’a réjoui. Je voudrais pouvoir susciter ce type de rencontres régulièrement durant le mandat du conseil consulaire. Cela permettrait d’identifier les projets et initiatives des Français de Norvège et d’Islande pour le climat, l’économie circulaire ou l’objectif zéro déchets, qui pourraient être présentés au dispositif de soutien au tissu associatif des Français à l’étranger (STAFE), dont la dimension environnementale doit être renforcée. Il y a tant de projets qui existent ou qui sont à venir, la campagne me l’a montré. Les conforter, les financer, les fédérer doit faire partie de l’engagement d’une élue des Français de l’étranger et du conseil consulaire. Ce serait pour moi une priorité essentielle.

Comme bien d’autres, j’ai marché pour le climat et je continuerai de le faire. Mais marcher n’est pas suffisant, c’est agir qui est nécessaire. Le défi, c’est de préférer l’action à l’incantation. Comment ? En valorisant la recherche, le rôle de l’entreprise, la capacité par l’investissement massif dans l’économie verte de créer les ruptures technologiques qui nous conduiront pour 2050 à la neutralité carbone. Le sauvetage de la planète dépend de la liberté d’entreprendre et d’inventer, pas d’interdictions ou de batailles idéologiques dépassées. Cette cause-là, une élue des Français de l’étranger doit pouvoir s’en saisir, au sein du conseil consulaire en Norvège et en Islande, entre élus des Français de l’étranger, avec les parlementaires à Paris, avec le gouvernement français. Et en lien avec les sociétés norvégienne et islandaise, là où nous vivons, par les réseaux que nous créons, parce que, Français à l’étranger, nous sommes les témoins et parfois aussi les acteurs du monde qui change. Cette diaspora des Français du monde est un atout précieux pour l’avenir de la planète. Mobilisons-la !